DES DENTS POUR LA VIE
Le passage d’une dent de lait à une dent définitive :
A partir de 5 ans et demi et l’une après l’autre, les dents provisoires, blanches comme le lait ou la neige, voient leurs racines fondre, se résorber, puis disparaître. Ainsi privée de sa base, la dent concernée devient mobile et tombe.
La dent définitive viendra la remplacer. Il s’agit d’un long processus qui s’étendra de la 6ème à la 12ème année.
Chronologie d’éruption :
La nouvelle géographie dentaire se divise en trois périodes.
Entre 6 et 12 ans, chacune des deux arcades voit l’apparition des premières molaires définitives, puis le remplacement progressif des dents de lait : quatre incisives, deux canines, quatre prémolaires.
Aux alentours de 12 ans apparaissent les deuxièmes molaires.
Puis à partir de 17 ans, si elles trouvent suffisamment d’espace pour s’insérer, les troisièmes molaires prennent place. Il s’agit des célèbres dents de sagesse.
L’effectif atteint trente-deux dents alors que celui des dents de lait ne dépassait pas un total de vingt.
La première dent à apparaître sera la première molaire, que l’on baptise du reste « dent de six ans ». Elle se démarque de ses voisines par sa teinte plus foncée car son émail est plus épais que celui des dents de lait. Mais le relief de la nouvelle venue se distingue tout autant. Il abonde en sillons irréguliers, tortueux et profonds. Autant dire qu’un tel terrain est propice à l’accrochage des dépôts alimentaires.
Les risques de carie s’accroissent. Le brossage des dents doit donc passer à un stade perfectionné. Mais l’apparition de la dent de six ans va aussi permettre d’inaugurer une extraordinaire politique de prévention de la carie. Il s’agit des scellements des sillons (sealants). Cette mesure sera appliquée, contrôlée et étendue à l’ensemble des nouvelles dents.
Le scellement des sillons (sealants) : une assurance anti-carie :
On a vu que l’apparition de la carie résulte de l’accumulation répétée de déchets alimentaires en un endroit bien précis. D’autre part, nous venons d’énoncer que les nouvelles dents définitives présentent un paysage bien plus tourmenté que celui des dents de lait.
Au sein de leurs craquelures, les poils (brins) de la brosse à dents peinent à se glisser. En revanche, pour les bactéries responsables de la carie, ces sinuosités tiennent lieu de voie express. Depuis une vingtaine d’années, une méthode préventive existe. Elle est souveraine et consiste à recouvrir les sillons d’une résine protectrice. Ce vernis, le plus souvent fluoré, obture la moindre fissure. Outre sa parfaite efficacité, cette technique offre l’avantage d’être totalement indolore. Tout au plus, il convient de rendre visite à son dentiste deux fois par an. Il s’assurera que les scellements du sillon (sealants) ne sont ni usés, ni décollés et procédera éventuellement à leur restauration. Depuis peu de temps, ces soins préventifs sont intégralement pris en charge par la Sécurité Sociale.
Toutes ces dents parviennent à se positionner parce que le développement des maxillaires suit le rythme de la croissance générale. On constate du reste que les nouvelles dents sont plus larges que les dents de lait correspondantes.
Dents de lait et dents définitives : La cohabitation
De 6 à 12 ans, l’enfant traverse la longue phase de denture dite « mixte ». Cela signifie que le remplacement des dents temporaires par les dents définitives est graduel.
« Anciennes » et « modernes » connaissent donc la cohabitation. Des dents d’adulte peuplent peu à peu une bouche d’enfant. Cependant les molaires permanentes ne sont pas précédées d’autres dents et leur apparition résulte de la croissance des mâchoires.
Une dent définitive peut percer à l’arrière d’une dent de lait encore présente, et le côté spectaculaire de ce phénomène assez fréquent risque de paniquer les parents comme les enfants. Si la dent de lait tarde à tomber d’elle-même, le dentiste procède à une extraction facilitée par la résorption de la racine. Dans une telle hypothèse, la poussée initiale de la dent définitive en direction de l’intérieur de la bouche est naturellement corrigée grâce à la pression exercée par la langue.
Rôles mécaniques des dents :
Les rôles respectifs des incisives, canines, prémolaires, molaires :
Comme leur nom le laisse supposer, les incisives (au nombre de quatre sur chaque maxillaire) servent à couper. Elles n’ont qu’une seule racine. Les canines n’en possèdent qu’une également. Chaque arcade compte deux de ces « appareils » à déchiqueter. Les prémolaires s’appuient tantôt sur une, tantôt sur deux racines. Chaque maxillaire en compte quatre. Leur mission consiste à broyer. Axées sur deux ou trois racines, et au nombre de six sur chacun des maxillaires, les molaires achèvent ce travail de broyage.
Il n’existe pas de calendrier précis de l’arrivée en bouche des dents définitives : Trop de parents s’alarment d’un retard supposé dans l’éruption d’une ou de plusieurs dents définitives. En fait, d’un cas à l’autre, la marge de variation s’étend sur plusieurs années. Si vos dents ou celles de votre conjoint sont apparues tardivement, il est possible que la même situation se reproduise chez votre enfant car le bagage génétique joue un rôle non négligeable.
L’agénésie (absence de dent permanente) : une anomalie rare :
Seule une radiographie peut permettre de différencier une anomalie d’un simple retard de croissance, et cela alors que la dent de lait est encore en place.
Si une agénésie est confirmée, tout est fait pour maintenir la dent de lait le plus longtemps possible. De toute façon, le manque d’une ou de deux dents peut être ultérieurement compensé par le traitement d’orthodontie. En revanche, si le nombre de dents manquantes est trop important, il convient alors de recourir à l’implantologie à l’âge adulte.
Afin de marquer les débuts d’un nouvel âge, celui des dents définitives, équiper un enfant d’une brosse électrique est un excellent moyen de le motiver. La brosse à dents électrique est un outil performant, et même amusant, qui permet de déloger la plaque dentaire dans les moindres interstices.
Les protège-dents :
Les risques de prévention de fracture dentaire en cas de chute : Si l’enfant pratique un sport violent, ou même s’il exerce une activité physique accompagnée de course ou de patinage, mieux vaut qu’il soit équipé de protège-dents. Il en existe dans le commerce. Ils sont thermoformables c’est-à-dire que, trempés dans de l’eau chaude, ils se ramollissent puis épousent la forme des dents et des arcades une fois placés en bouche.
Bien qu’un peu plus chers, on leur préférera les protège-dents réalisés par le chirurgien-dentiste à partir d’empreintes. Leur conception permet la respiration buccale et assure une protection maximale.
